16, 16 décembre 2005, Sortie d’hiver

 

Frisquet, ce petit matin. Le vent d’Est de l’anticyclone d’hiver dégage un pâle soleil sur ce petit froid sec, la lumière blanche et pure est belle, et la mer plate incite à croire que ce sera une partie de plaisir… Alors, on va sortir, se donner une grande bolée d’air, se prendre un peu pour un terre-neuvas, aller tirer quelques bords dans les pertuis, partir sous spi, et revenir au louvoyage, l’onglée plein les doigts, la tête un peu serrée par le froid, les yeux qui piquent et qui larmoient.

Deux ennemis à combattre : le froid, bien sûr, mais aussi et surtout l’humidité, pernicieuse, celle qu’on ne sent pas forcément tout de suite, celle qui s’insinue partout, dans le cou, devant, derrière, et qui transforme une petite fraîcheur piquante en un insupportable froid sibérien.

La première chose à faire, c’est d’éviter de se mouiller. Alors, prudence de rigueur dans les manœuvres, ne s’aventurer sur l’avant que si c’est absolument nécessaire, et seulement après avoir pris le temps de bien s’équiper, de fermer les écoutilles, de mettre sa capuche par-dessus le bonnet ou la casquette.

Parlons-en de la capuche : Considérée par ses adeptes comme l’ultime rempart, elle abrite son propriétaire de tous les avatars, elle le place hors du monde, avec les avantages et les inconvénients de cette position privilégiée. La capuche protège, c’est vrai, mais elle empêche d’entendre, de voir, de tourner la tête, de sentir dans les oreilles un changement du vent, en force ou en direction. Elle isole du monde extérieur, limite l’horizon et le champ de vision, rend rapidement sourd et aveugle, indifférent à l’entourage, à ses exigences, mais aussi à ses beautés…

Indispensable subterfuge, la casquette ou le bonnet écartent un peu la fameuse capuche du visage, s’y associe pour réaliser un auvent, une sorte de marquise au-dessus des yeux, qui permet de tourner la tête sans immédiatement se retrouver dans le noir…

Ainsi équipé pour le haut, le reste de l’habillement suivra dans le même esprit, assurant protection et indépendance.

Et dès que le temps le permettra, j’enlèverai ma capuche, et je profiterai tous azimuts de ma sortie.